Brèves de l’été
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Les dernières envolées de températures nous l’annoncent : l’été arrive. La shenov, comme vous, va profiter du beau temps estival pour sortir et vous inviter à suivre nos propositions de rencontres et de visites.
Foire à l’Ancienne
C’est une tradition, les quatre Jours de Foire, la Société d’histoire se mêle aux communes présentes sur la Place de l’Europe. Vous trouverez à notre stand nos dernières publications.
Ces mêmes jours, nous ouvrons « La Maison de l’Histoire » au second étage de l’ancienne Mairie, l’Espace Martel. Notre petit musée et la maquette de Challans en 1895, assortis des commentaires de nos historiens, vous attendent.
Les Nouvelles Visites
Désormais rendez-vous traditionnels de l’été, trois nouvelles visites vous seront proposées sur trois thèmes différents. En voici le programme complet pour les mois de juillet et août.
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Les Nouvelles Visites
Société d’Histoire du Nord-Ouest Vendée
Juillet et Août 2022
Louis XIII à Challans
Le passage du jeune roi, le jeudi 14 avril 1622
Le cimetière du Caillou Blanc
La mémoire des pierres tombales
Les Halles, du XVIIIe siècle à 2024
Révolutions au cœur du bourg de Challans
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Visite A : « Louis XIII à Challans » : Mercredis 6 et 27 juillet – 17 août – 7 septembre à 20 heures
Rendez-vous Rond-Point de la Chapelle.
Visite B : « Le cimetière du Caillou Blanc » : Mercredis 13 juillet – 3 et 24 août à 10 heures
Rendez – vous au Bois du Breuil.
Visite C : « Les halles du XVIIIe siècle à 2024 » : Mercredis 20 juillet – 10 et 31 août à 20 heures
Rendez-vous Place de l’Ancien Hôtel de Ville (Espace Martel).
Temps des visites : une heure trente.
Nombre de participants : 12
Réservation obligatoire: 06 07 96 51 37
Tarif : 2 €
Guide Erick Croizé.
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Les Vendredis de Coudrie
La commanderie de Coudrie s’ouvre à vous tous les vendredis de juillet et d’août. Vous y serez accueillis par la Société d’Histoire (shenov), Parler les Lieux avec ses nouveaux contes, l’archéologue Gérard Bénéteau et ses équipes qui travailleront sur place pour mettre en valeur ce patrimoine. Une visite guidée chaque vendredi matin à 10 heures mettra l’accent sur la vie de la commanderie de l’arrivée des Hospitaliers à la révolution.
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Louis XIII à Challans
Le 14 avril 1622, en début d’après midi, Louis XIII arriva à Challans, petite bourgade de 1000 habitants, avec son armée, composée de 8000 hommes et de 700 cavaliers. L’accompagnaient également, de nombreux princes et seigneurs, des volontaires, des nobles du comté de Nantes ainsi que des membres du clergé.
Le Roi et la noblesse logèrent chez l’habitant, à Challans puis au Perrier, tandis que la commune d’Apremont accueillit l’ensemble du corps expéditionnaire, et offrit ses pâturages aux chevaux.
Le ravitaillement des soldats, et les fourrages était assuré par « le munitionnaire général » ou « l’entrepreneur général des vivres » ; ce sont des négociants ou des financiers, ayant des marchés avec le roi pour le ravitaillement d’une armée.
En 1588, une ordonnance prescrivit le « pain de munition » comme la base de la nourriture du soldat.
La ration journalière pour chaque homme était de 2 pains retenus sur sa solde (à l’époque ce pain contenait 75 % de froment et 25 % de seigle).
Généralement, de la viande et des légumes secs complétaient le repas agrémenté de vin, et occasionnellement d’eau de vie, de vinaigre et de sel.
Cependant en période de guerre, les soldats sont enclins à dérober de la nourriture chez l’habitant (ce que faisaient également les hommes de Soubise), ce qui se nomme « une picorée ».
Très attristé par les plaintes des paysans, il décide de sanctionner les « picoreurs » par la peine du fouet, voire la pendaison.
Louis XIII, ne supporte plus ces exactions, et désire « humaniser » la guerre, autant que faire se peut.
Lorsque le roi participe à une expédition militaire, son alimentation était différente de celle de la cour.
Ainsi, le 16 avril 1622, il dîne à Croix-de-Vie, et son médecin note dans ses écrits le menu suivant : « potage au beurre et aux œufs, œufs à la coque, mousserons au beurre, partie d’un esturgeons, carpe, pomme confite, figues, guignes et vin clairet des vignobles parisiens ».
Des viandes froides pouvaient aussi le contenter.
Lorsque les vivres manquent, il n’a d’autre choix que de jeûner avec ses soldats ou de partager le pain du village avec eux, voire à préparer lui-même le repas avec les restes recueillis dans les voitures des vivandiers.
A la cour, c’est très différent ; dans son journal, Jean Héroard, médecin du Roi note qu’à 8 ans, Louis XIII, grand chasseur, a déjà tué 8 cerfs et qu’il aime cuisiner, en particulier les omelettes.
A 10 ans, il prépare des potages au lait, et se spécialise dans les pâtisseries.
Grand consommateur de gibier et gros mangeur, en 1619 il ingurgite 91 perdrix !…il engouffre viandes, pâtés, venaisons, truffes à l’huile, bref, tous les mets pesants.
S’y ajoutent du poisson de rivière et de mer, sans oublier des huîtres, crevettes, moules et plus bizarrement de la baleine !
La tradition veut qu’un repas se compose de 5 services avec chacun plusieurs potages, entrées, charcuteries, plats de viandes…
On mange, on mange, mais on gâche beaucoup! Ce qui décida Louis XIII à faire appliquer un édit en 1629, qui interdit plus de 3 services, quel que soit le rang social de la personne.
Louis XIII, sa santé et ses médecins.
Henri IV confie la santé de son fils Louis XIII, à Jean Héroard qui cumule alors les fonctions de médecin du roi et de médecin vétérinaire, anatomiste spécialiste du cheval.A ce titre, durant vingt-sept années, il tient un journal quotidien qui, représente 11054 pages entièrement consacré à la santé du roi.
On peut lire que dès l’âge de 4 ans, le roi présente un syndrome « diarrhéique » et durant la période allant de 1611 à 1616 une dégradation de son état intestinal.
Cependant, c’est à 26 ans, lors du siège de La Rochelle, à l’été 1627, que le tableau clinique du roi révéla l’ampleur du mal, l’obligeant à rester alité plus de 60 jours, puis au fil des années des crises d’une intensité variable se renouvelèrent régulièrement.
A la lecture de nombreux ouvrages consacrés à la santé du roi se pose une question : est ce que Jean Héroard, n’aurait il pas aggravé cet état de santé déjà précaire , en lui administrant de manière récurrente trop de purgatifs et autres clystères ? (jusqu’à 427 la même année ).
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A la mort en 1628, de Jean Héroard, fut nommé, Charles Bouvard premier médecin du Roi, charge qu’il occupe jusqu‘ à la mort du roi en 1643.
Comme Jean Héroard, celui-ci va jusqu’à prescrire les deux dernières années de Louis XIII : 34 saignées, 1200 lavements et 250 purges…..
Le 14 mai 1643, Louis XIII décède après une longue agonie, il a 42 ans.
Michel Villéger
Bibliographie
Louis XIII, Wikipédia, Anecdotrip – internet
Le roi Louis XIII à vingt ans – Louis Batifoll
L’histoire à table – André Castelot
La lettre de l’hépato-gastroentérologue- N°2-vol. V-mars-avril 2002
Louis XIII et la bataille de l’isle de Rié- Patrick Avrilla
Annuaire de la Société d’Emulation de la Vendée – septième année 1860
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Les coches d’eau
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
(Arthur Rimbaud: Le bateau ivre)
Les voituriers par eau, sur la Loire, ne couraient pas les mêmes risques. Quoique. Le premier ordre donné à un batelier était d’aller vite « à toutes eaux, sans séjours, sauf périls de rivière et gens de guerre ». Il pouvait donc y avoir de fâcheuses rencontres. La descente d’Orléans à Nantes, telle que l’a faite Louis XIII en avril 1622, se fait en huit jours, la remonte en une vingtaine de jours, écrivait Françoise de Person, dans un article de la revue 303. Elle ajoutait qu’une équipe de huit bateaux transportant du sel mettra quatre à cinq mois pour joindre Nantes à Digouin, lointaine cité où la Loire croise le Canal du Centre.
Les fleuves et les grands cours d’eau ne véhiculent pas que les rois. Les marchandises qu’il convient de protéger des intempéries, blé, sel ou tonneaux de vins font l’essentiel du trafic. Les voyageurs sont aussi nombreux et souvent pressés d’arriver à destination. Or, on sait le grand fleuve capricieux et aux obstacles naturels, crues, basses-eaux, bancs de sable, vents contraires, s’ajoutent les péages.
A la fin du XVIe siècle, il y en avait encore 120 sur le cours de la Loire ! Les fermiers qui prélèvent les droits ne fonctionnent pas comme les impératifs de la navigation. Profiter des meilleures opportunités, courants, vents, peut être contrarié par ces contrôles, au point de doubler le temps de trajet. Au cours du XVIIe, on abandonnera, pour calculer les droits à payer, la possibilité de remesurer toute la marchandise à chaque péage, ce qui nécessitait de tout débarquer, puis de rembarquer ! Un contrôle à l’arrivée sera suffisant.
Il n’existe pas de lignes régulières. Le voiturier est autonome, il fixe le départ et la destination.
Aller de Nantes jusqu’à Saint-Nazaire, au temps de la voile tournait parfois à l’aventure. Si le vent ne permettait pas d’atteindre l’estuaire avant que le courant de la marée s’inverse, s’arrêter sur une île au milieu du fleuve, et parfois y passer la nuit, était le seul salut.
Dès 1714, les routes de terre, dépourvues de péages et moins soumises aux caprices du temps, deviennent concurrentielles. La batellerie va-t-elle disparaître ? Non. Les premiers vapeurs, souvent mixtes, vont lui donner un nouveau souffle au début du XIXe siècle. La roue à aubes, bien avant l’hélice, fit avancer les embarcations. Avant de les faire tourner grâce à la vapeur fournie par les « boîtes à feux », toutes sortes d’inventions furent expérimentées. D’ingénieuses mais peu efficaces balançoires – un plan incliné mobile – étaient muées par deux chevaux. Le mouvement, converti, entraînait les roues. Le halage sur un fleuve comme la Loire, dont le lit n’avait rien d’un canal, n’était pas toujours possible.
Le roi Louis XIII, bien sûr, lors de la descente du fleuve, d’Orléans à Nantes, n’eut probablement pas à subir les contraintes réservées à ses sujets. Il chassa parfois sur les berges, pour se dégourdir les jambes et pratiquer sa passion favorite.
Sous combien de ponts, encombrés par les bateaux-moulins amarrés aux piliers pour attraper le courant, est-il passé ? Beaugency, Blois, Ambroise,Tours furent ses étapes. A-t-il, en route pour la guerre, goûté la douceur angevine et ses délicieux vins ? Le jeudi 7 avril, il est à Saint-Florent où il fut reçu par l’évêque de Condom. Une dernière escale le 8 à Ancenis où il entendit une messe précéda l’arrivée à Nantes. Il y séjournera deux jours. Conseil de guerre. Les choses sérieuses allaient bientôt commencer.
Le reste du trajet qui le mènera à Soubise se fera à cheval. Jusqu’ici, même si l’on va au combat, cela ressemble plus à une aimable promenade.
J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteurs de blés flamands et de cotons anglais
Quand avec les haleurs ont fini ces tapages
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.
Erick Croizé
Sources: 303 (2002) les voituriers par eau. Françoise de Person.
Citations: Le bateau ivre – Arthur Rimbaud
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Le mois de septembre sera encore riche de rencontres et fera l’objet d’une nouvelle communication.
Les Cahiers du Noroît
2022
Ils seront bientôt sous presse et devraient être disponibles dans les premiers jours de juin.
Une présentation officielle sera organisée le samedi 25 juin à la Médiathèque Yvon Traineau de Bouin, à 15 heures.
Adhérents où non, vous êtes invités à nous rejoindre sur place, une visite particulière de l’église vous sera proposée par Thomas Gisbert, maire de la commune et historien, en avant première de la Nuit des Églises.
Voici en guise d’amuse-bouche, la couverture de notre nouveau numéro.
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L’actualité du passé